Article du Monde Informatique : ICI

On parle ici de solutions qui permettent l’évaluation des candidats dans le processus de recrutement. Ces « solutions » sont créées sur la base de ce que les recruteurs ont programmé. Cette évaluation est alors basée sur les biais cognitifs (voire affectifs) et les stéréotypes des personnes à l’origine de l’ « outil ». Pourquoi pas, le gain de temps est évident, pour autant nous restons dans les mêmes schémas.

Dans une autre des solutions présentées, il est écrit que « moins de 7% des candidats sont retenus ». Pourrions-nous comparer ce résultat à celui obtenu de façon plus classique ? C’est-à-dire sans l’aide de l’IA ? Il y a des chances, là encore il s’agisse avant tout d’un gain de temps de la première partie du process.

Une question serait de définir combien de ces candidats recrutés sont encore dans l’entreprise au bout de 6 mois ? Egalement à comparer aux résultats de recrutement « traditionnels ».
Ceci renforce mon opinion que, pour l’heure, l’IA en matière de recrutement apporte un gain de temps certes (et le temps c’est de l’argent bien sûr) mais peut-être une perte de temps par la suite. On ne peut toujours pas parler de révolution. D’autant plus que dans le contexte de tension extrême du marché, pour ne plus dire de guerre des talents, évaluer des candidats c’est bien, encore faut-il en avoir (des candidats).

La révolution arrivera quand l’IA pourra définir quels seront nos besoins en compétences (toutes compétences, hard et soft) d’un côté, et quels sont les profils potentiellement susceptibles de présenter ou d’acquérir ces compétences de l’autre côté.
Pour trouver ces profils il faudra être capable de croiser toutes les informations disponibles sur un individu : ses connaissances et compétences (diplômes et parcours professionnel, ça c’est facile), ses centres d’intérêt, ses valeurs au travail et ses valeurs morales, sa mobilité, ses lectures, son ouverture au monde, ses goûts culinaires, son club sportif préféré, son respect des limitations de vitesse, sa situation familiale, sans compter des indications sur son état de santé, y compris des éléments très privés donc – malheureusement malgré le RGPD – etc. Le Graal du recrutement prédictif sera atteint, Hallelu-IA !
Qui a accès à toutes ces données ? Qui, à part Google et, dans une moindre mesure, FaceBook, Apple, Amazon et Microsoft ?
Est-ce ce que nous voulons ? La question n’est plus là selon moi, la question c’est « quand ? ».
Marc Low

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